Les petites inspirations sont destinées à déclencher votre imaginaire. Consignes énigmatiques, mises en situation ou débuts minimalistes, elles vous lancent vers l’écriture. L’idée est de suivre ce qu’elles vous suggèrent instantanément, sans peur et sans reproche.

Fiction soudaine

La fiction soudaine est l’un des petits noms de la microfiction. Peut-être écrirez-vous l’une de ces nouvelles bonzaï sur base d’une petite inspiration, cela ou un fragment, un poème… Qu’importe en fait, l’essentiel étant ici la pratique régulière de l’écriture. Après viendra le plaisir de voir votre paysage imaginaire s’étoffer, de mieux cerner ce qui vous propulse ou vous laisse de marbre.

On suppose également qu’en dehors des fictions soudaines, les petites inspirations pourraient jouer un rôle en cas de panne, soulager du syndrôme du curseur qui clignote dans le vide. Ou agir au beau milieu d’une collaboration, pour quitter une impasse ou bifurquer sans prévenir, question de voir ce qui se produit. Tant mieux, mais leur vocation première reste de vous inspirer lors d’une pause, d’une soirée, d’un instant sur ce banc dans l’attente de l’autre.

À double sens

On insiste là-dessus, les petites inspirations sont troubles, souvent à double sens, à double fond. C’est fait exprès pour vous prendre à contre-pied, parce que de cette manière ce que vous en tirerez viendra de vous, inévitablement. L’idéal, c’est que ces cartons colorés débouchent sur des fragments ou des textes dont on ne reconnaisse pas l’origine, c’est ainsi que le pari serait gagné.

Pour qu’elles donnent tout leur jus, un conseil : s’abstenir d’en appeler à la raison. Idéalement, leur lecture serait précédées d’un moment de vide, d’un minuscule suspens qui permettrait à votre esprit de se rendre disponible à la surprise qu’elles provoquent. À partir de là, dérouler simplement ce qui vient.

Important : une fois que vous avez entamé l’écriture, jetez les obstacles par dessus bord sans état d’âme. Ne vous laissez arrêter par rien. Vous pensez qu’il vous manque une information ? Indiquez : “recherche” et poursuivez. Quelqu’un s’approche avec l’intention de vous interrompre ? Grognez, montrez des dents, foudroyez-le du regard qui transforme en pierre. C’est votre moment de création. Pas touche!

En appui

Certain·e·s parmi nous (et nous-même par moment), désirons par-dessus tout la simplicité. Un tremplin, s’il faut y monter et pousser du pied pour se mettre à rebondir, c’est encore l’effort de trop. Alors, dans les petites inspirations, il y a aussi le simple appui. Un début de quelque chose sur lequel se caler pour prendre son élan.

Le tout : consignes énigmatiques, mises en situation ou débuts minimalistes apparaîtra en désordre. Sur une semaine, vous devriez tomber sur un carton qui vous parle. Vous avez un peu plus de temps ? Piquez sur celui qui ne vous parle pas du tout. Passez du temps devant votre clavier sans rien faire, laissant juste votre esprit errer. C’est parfois surprenant, ce qui surgit de ce que nous refusons de prime abord.

Pour autant, refusez le doigt retourné dans la blessure ou le fil qui vous ramènerait à l’origine d’une douleur, car ce n’est pas pour ici ni maintenant : les petites inspirations existent pour le plaisir de l’imaginaire, sa découverte et la liberté de l’explorer (sans ceinture de plomb attachée à la poitrine).

Les petites inspirations fleurissent sur la page facebook et sur le compte Instagram d’Écrire Ensemble. En septembre, fête-lecture pour celles et ceux qu’elles auront inspiré·es.

Pour découvrir ou pratiquer les formes courtes, inscrivez-vous à l’atelier Écrire : pas le temps!